Migrations et transnationalisme
Les relations entre le Maroc et les Pays-Bas sont marquées par un demi-siècle de migrations. Cette histoire se manifeste dans différents domaines tels que l’éducation, la protection sociale, le système de santé, les relations familiales et la justice. Depuis quelques années, on note à cet égard une certaine évolution dans la mesure où le Maroc a remplacé la Turquie en tant que principal pays d’origine, hors UE, des immigrés en Europe. Il est également question d’une émigration croissante des diplômés marocains, tendance qui ne devrait que s’accentuer. Le Maroc se transforme en pays d’accueil pour les migrants de l’Afrique subsaharienne et devient un maillon de plus en plus important de la chaîne migratoire ou éducative. De plus en plus d’entrepreneurs chinois viennent s’y établir, temporairement ou non, et parmi les jeunes Néerlandais d’origine marocaine, le désir de retourner au pays est bien réel, même si peu d’entre eux finissent par s’y installer véritablement.
Les activités du NIMAR se situent dans le prolongement de l’expertise que les historiens, les géographes et les chercheurs en sciences sociales ont développée aux Pays-Bas dans le domaine migratoire. L’histoire des migrations et des mouvements de travailleurs mérite d’être documentée plus avant, notamment par captation de la parole, en collaboration avec les spécialistes de l’université de Leyde et de l’Institut international d’Histoire sociale à Amsterdam. Autres sujets d’un grand intérêt : les effets de la migration sur les régions d’origine, en particulier le Rif et le Souss ; la diversité des liens transnationaux, y compris les virements effectués depuis les Pays-Bas, la question de la double nationalité ou la politique marocaine concernant les citoyens résidant à l’étranger; l’évolution des structures familiales et du droit de la famille.