Islam et société
Le Maroc, par le biais de son ministère des Affaires islamiques, mène une action forte en matière de religion, avec un intérêt tout particulier pour la modération, la spiritualité, le pluralisme et les bonnes relations avec les fidèles d’autres confessions. Le gouvernement transmet ce message par de nombreux moyens, rappelant notamment le rôle joué par le roi en tant que « commandeur des croyants », aussi bien dans le pays même qu’auprès de la communauté marocaine en Europe.
La vision officielle, qui se caractérise par une démarche de « dépolitisation » de l’islam, se heurte à différents types d’opposition au sein de la société, depuis les critiques émises par certains mouvements et partis politiques jusqu’au jihadisme et autres formes de terrorisme, en passant par les mariages coutumiers ou les choix vestimentaires alternatifs. La présence au gouvernement d’un parti islamiste modéré témoigne des efforts fournis par les autorités pour maîtriser ces courants contestataires. Que ce soit par l’action gouvernementale ou à travers les différentes formes d’opposition, l’islam représente un phénomène politique majeur dans le Maroc d’aujourd’hui.
Au-delà de ces considérations publiques, l’islam joue également un rôle important dans la vie quotidienne de chacun, par exemple au niveau des relations familiales, de l’habillement, de l’alimentation et du langage. Là encore, de nombreux échanges ont lieu avec les Marocains vivant en Europe.
Mais la dimension internationale de l’islam au Maroc dépasse ces réalités. Les autorités du pays aspirent à un rôle de premier plan en Afrique subsaharienne, par exemple à travers la création d'un institut de formation spécialement destiné aux imams africains, ou d'une association de théologiens marocains et sénégalais. Il existe des relations étroites entre les ordres soufis de l’Afrique occidentale et du Maroc, mais aussi entre les groupes terroristes au Maghreb, au Sahel et au Levant. Depuis l’engagement des Pays-Bas au Mali, les connaissances à ce sujet revêtent une importance accrue.
Quant à la Turquie, elle est particulièrement active au Maroc sur le terrain de l’éducation, de la culture, de l’islam et des affaires. Le royaume chérifien accueille également un nombre réduit, mais croissant, de jeunes Indonésiens venus y étudier l’islam.